Runaway DS – Test

le début du jeu

Il y a 5 ans, sortait le premier épisode de la saga Runaway, qui marqua le retour des jeux « point and click ». Ce style fût très à la mode sur PC dans les années 90 avec des studios comme LucasArts et son mythique Monkey Island. C’est donc le deuxième opus de Runaway qui arrive sur nos DS, sortit à l’origine sur PC en 2006, le stylet remplaçant logiquement la souris. Et c’est le studio français (cocorico) Cyanide Studios, qui a dû fournir un sacré boulot. Après Another Code ou Hotel Dusk, Runaway montre que les jeux d’aventures à l’ancienne ont encore de beaux jours devant eux.

Quelle histoire

Dans le premier Runaway, Brian et Gina, nos deux héros ont vécu une histoire folle et riche en rebondissements. Et ils méritaient bien un peu de repos ! C’est pourquoi ils décidèrent de partir en vacances à Hawaï, visiter notamment les Chutes Tiki, mais c’était sans compter sur la mort de Otto, le pilote centenaire de l’avion ! Il n’y a qu’un parachute, Brian se sacrifie et force Gina à sauter pour qu’elle survive. Elle atterrit dans le lac Tiki, mais qu’en est il de Monsieur Brian « la Pouasse » ? Fort heureusement, l’avion se crash dans la jungle et la végétation lui a sûrement sauvé la vie. Vous voilà donc au début du jeu en pleine jungle, sans rien, sans personne, désœuvré. L’histoire se déroule sur 6 chapitres qui vous tiendront en haleine et vous donneront du fil à retordre ! Le début de l’histoire est magnifiquement retranscrit par une cinématique identique (dans une moindre mesure tout de même) à l’opus PC. Pour de la DS, c’est assez surprenant. Et tout le jeu est comme ça. Les cinématiques sont fluides et belles. Les décors ne sont pas en reste, tout fourmille de détails, sans ralentissement. En plus d’être beau, le jeu est drôle. Les dialogues sont vraiment burlesques et les situations le sont toute autant (ma préférence va au moine, qui meurt de chaud sur la plage avec sa toge, et qui ne fait que hocher la tête !). Brian répond du tac o tac, et ne se prive pas pour dire de bonnes vieilles vannes pour débloquer un dialogue tendu. L’humour rend le jeu vraiment prenant et on a envie d’aller voir ce qui pourrait se passer plus loin dans l’aventure. Et c’est bien ce qu’on demande à un jeu !


L’île n’est pas si paradisiaque…

Cependant le jeu n’est pas exempt de défauts, et certains pourront en freiner plus d’un dans leur progression. Malgré la prouesse technique, l’écran de la DS reste assez petit il faut l’avouer. Et le manque de lisibilité dans certains décors et même en général nuit à la résolution des énigmes, et donc en conséquence, au déroulement du jeu. C’est parfois tout petit, voire trop petit, surtout lorsque l’on cherche un bout de verre par terre par exemple. Ce petit bout de verre, je l’ai cherché pendant 20 minutes. Heureusement, les développeurs ont pensé à intégrer plusieurs astuces qui rattrapent ce problème. Premièrement, lorsque vous appuyez sur l’écran tactile, votre stylet vous permettra d’effectuer un zoom là où votre stylet glissera, ce qui est fort pratique, surtout si vous cherchez un bout de verre par terre (!). Deuxièmement, concernant plus le déroulement du jeu, le joueur a la possibilité d’activer, pendant le cours du jeu, un affichage des zones d’actions. Je m’explique : A coté de l’inventaire, il est affiché une petite carte, appuyez avec votre stylet, et l’écran du jeu montrera, en surbrillance, les zones où il est possible d’effectuer une action. Cette astuce se relève salutaire face à la difficulté de certaines énigmes. Mais c’est ce style de jeu qui veut ça. Tous les jeux d’aventures « point and click » possèdent leurs lots d’énigmes loufoques, et Runaway ne déroge pas à cette règle. Malheureusement diront certains…La relative difficulté pourra en rebouter plus d’un. En effet, le jeu est déconseillé au moins de 12 ans, et ce n’est certainement pas pour sa violence (à part quelques gros mots). Il n’est pas rare que l’on passe plus d’une heure sur une énigme, d’autant plus que certaines sont vraiment trop dirigistes. Il faut couper ceci, avant de le coller avec cela pour l’utiliser à ce moment. Certaines associations d’objets sont parfois très exigeantes. En clair, pour remplir un petit chien en plastique, je dois obligatoirement prendre la bouteille et la faire glisser vers ce dernier, et pas l’inverse ! Vous comprendrez que cela peut devenir très vite lassant.
Enfin, coté jouabilité, le stylet comme une souris de PC, L et R pour l’inventaire, c’est parfait….enfin presque. Vous allez dire que je suis pointilleux mais un élément pourtant primordial ne colle pas. Le bouton d’action : avec votre stylet, vous ne pouvez que regarder (icône d’une loupe) mais pour prendre, il faut en même temps appuyer sur le bouton A. Au final, vous devez changer le stylet de main (si vous êtes droitier), le prendre de la main gauche pour visez sur l’écran et appuyer avec la main droite sur A. Pas très intuitif.

Ce jeu est un paradoxe : autant l’aventure est belle, drôle, riche et pleine de rebondissement. Autant quelques points viennent noircir le tableau. Graphiquement, le jeu est tout de même très beau. Les cinématiques passent très bien sur la petite portable et se rapprochent de la version PC. L’aventure, divisée en 6 chapitres, vous donnera du fil à retordre et se dote d’une longue durée de vie, surtout si vous tourner en bourrique comme moi. Mais certains diront aussi que la durée est assez artificielle, car les énigmes sont des fois tellement tordues que vous mettrez plus de temps à finir le jeu. Le manque de visibilité rajoute une difficulté notamment pour dénicher les objets nécessaires. La jouabilité n’est pas non plus des plus intuitives, sans être catastrophique. Qui plus est, Brian ne peut pas courir et donc ralentit le rythme. L’humour omniprésent nous fait passer un bon moment, mais la suppression des voix off enlève beaucoup du charme au jeu. Sans doute un passage obligé pour cette adaptation DS. C’est dommage car ce style de jeu fonctionne plutôt bien sur DS. Runaway risque de se réserver qu’aux joueurs chevronnés et fan du genre.
On attendra prochainement le test de : Secret Files Tunguska pour voir si le même genre de défauts persistent.

NOTE FINALE : 12 / 20

Par vincent

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