Div : Stéphane Bole pdg de Nintendo France en entretien.

ITRNews a pu s’entretenir un peu avec Stéphane Bole, directeur général de Nintendo France voici ce qu’il en ressort :

Nous entrons dans la période de l’année la plus faste pour l’industrie du jeu vidéo. En tant que dirigeant de Nintendo France, comment l’abordez-vous ?

Nintendo est très confiant sur cette fin d’année : Nintendo a été le grand animateur du marché sur les trois premiers trimestres 2005, et le programme de fin d’année est encore plus fort.

Pour la première fois, vous avez vu un concurrent très sérieux, Sony, s’attaquer au marché de la console portable. Considérez-vous que Sony a pris une part de votre business ?

Ce n’est pas la première fois qu’un concurrent sérieux s’attaque à ce marché. Et la Nintendo DS est capable d’attirer une cible plus large et grand public que la PSP. C’est ce qui se passe sur le marché japonais où après un bon démarrage de PSP, c’est la Nintendo DS qui domine le marché avec une base installée deux fois plus forte. La DS continue de creuser l‘écart avec des ventes hebdomadaires deux à quatre fois supérieures à celle de la PSP depuis plusieurs mois. La raison est simple : les jeux qui soutiennent la croissance de la Nintendo DS auprès d’un public plus large sont très innovants (Nintendogs : 1 000 000 ex vendus au Japon, Brain Training : 600 000 ex vendus au Japon …), ils exploitent les deux écrans de la console, la fonction tactile et la reconnaissance vocale et attirent un public nouveau. Dans le même temps, la PSP n’innove pas avec de nombreux remakes ou portages.

Vos clientèles sont-elles comparables ?

L’expérience de jeu est très différente selon les consoles. Jouer sur PSP c’est comme jouer sur PlayStation ou PS 2 en version portable. Alors que jouer sur Nintendo DS, c’est jouer autrement. Une vraie respiration pour les gamers, et une vraie raison de commencer à jouer pour les autres.

Votre stratégie éditoriale sur Nintendo DS est offensive. Comment organisez-vous les sorties et qu’en espérez-vous en terme de vente de consoles ?

Une cinquantaine de nouveaux jeux Nintendo DS sera commercialisée d’ici à Noël. Les gros hits multi-formats du marché seront présents avec par exemple King Kong, FIFA 2006, Les Indestructibles 2, Prince of Persia… Mais la grande force du catalogue Nintendo DS est de proposer dès cette fin d’année une expérience de jeu innovante exploitant les fonctions tactile et vocale à la fois aux gamers (Sonic Rush, Castlevania Dawn of Sorrow, Lost in Blue, Advance Wars DS), au grand public (Les Sims 2, Titeuf Mission Nadia) mais aussi à une cible beaucoup plus large avec l’arrivée de concepts comme Nintendogs. Dans les semaines à venir vous verrez de plus en plus de titres innovants en France comme Trauma Center, Brain Training ou encore Brain Exercise faire leur apparition sur NDS. Enfin avec Tony Hawk American Sk8land et Mario Kart DS et leurs modes Wi-Fi, la Nintendo DS va être la première console à offrir l’expérience du multijoueur nomade online sans fil et ce dès cette fin d’année. L’interface de connexion Wi-Fi ultra-simple rend l’expérience attractive pour tous les joueurs, d’autant plus qu’il n’y a aucun coût d’abonnement pour jouer online sur Nintendo DS. Ces expériences de jeu uniques, couplées au positionnement prix mass-market de la Nintendo DS, permettront de multiplier par 2,5 la base installée de DS d’ici la fin d’année.


Vous sortez bientôt une Game Boy Micro. Quel est son positionnement et ne va-t-elle pas empiéter sur les ventes de Nintendo DS et de GBA SP ? Quelles sont vos attentes avec cette console ?

Game Boy Micro est une console au design très stylé, capable de ratisser large en terme de public. Il s’agit d’une extension de la gamme GBA. En plus du GBA SP, on a aujourd’hui le Game Boy Micro. Au Japon il n’y a aucune cannibalisation du marché de la Nintendo DS et à peine de celui du GBA SP.


On a l’habitude de dire que les éditeurs tiers doivent se contenter de la portion congrue des marchés des jeux pour les consoles de Nintendo. Quelle est la situation sur cette fin d’année ? Etes-vous encore soutenu par eux sur toutes les consoles ?

Les préjugés ont la vie dure ! 60 à 70% des ventes de jeux pour consoles Nintendo sont traditionnellement réalisées par les éditeurs tiers depuis plusieurs années. La majorité des ventes sera donc faite par les éditeurs tiers. Pour mémoire, ce ratio favorable aux éditeurs tiers est supérieur à celui constaté sur la Xbox.


Où en est le marché du GameCube ? Avez-vous prévu des opérations spéciales autour de la console pour cette fin d’année ?

Les éditeurs tiers vont continuer à satisfaire les joueurs hardcore et occasionnels sur Nintendo GameCube en cette fin d’année avec notamment Need for Speed Most Wanted, Harry Potter et la Coupe de Feu ou Les Sims 2 d’Electronic Arts, Peter Jackson’s King Kong d’Ubisoft ou encore True Crime New York d’Activision. De son côté, Nintendo applique aussi sur sa console de salon la volonté de rendre le jeu vidéo fun pour tous les publics, connaisseurs ou grands débutants. Dancing Stage MarioMix développé par Konami s’adresse aux jeunes filles, passionnées par le phénomène danse actuellement. Fire Emblem Path of Radiance veut captiver un public fan de fantasy, de jeux de rôle mais aussi particulièrement féminin comme l’a déjà fait Tales of Symphonia l’année dernière. Pokémon XD le Souffle des Ténèbres vient clore en beauté la saga avant son arrivée sur Nintendo DS et enfin Mario Smash Football fera le pont entre la série des Mario Sport (près de 1,2 millions de jeux vendus en France) et le sport le plus populaire au monde ! Pour appuyer la multiplicité de cibles très grand public, la console sera portée par deux bundles aux plus forts potentiels de vente, toutes consoles confondues : le Mario Kart Double Dash Pak et le tout nouveau Mario Smash Football Pak avec une console de couleur blanche perle au cœur de toutes les tendances du design actuel.

Microsoft ouvre prochainement la bataille des consoles « next-gen ». Pensez-vous que l’Américain tirera un bénéfice de « premier entrant » et où en est Nintendo sur ce terrain ?

Sega a été le premier entrant de la génération 128 bits… Sony et Microsoft ont une approche purement technologique de la nouvelle génération. L’approche de Nintendo est une vraie réflexion de fond, car nous pensons que la technologie seule ne fera pas la différence. La véritable question pour Nintendo est : comment rendre l’expérience de jeu plus immersive, plus intuitive et plus attractive auprès des gamers et du grand public ? Les premiers éléments de réponse dévoilés par Nintendo au Tokyo Game Show sur le mode de contrôle des jeux sur Révolution, et l’enthousiasme qu’ils suscitent prouvent qu’il existe des réponses très innovantes.

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