DS: ITRGames interview Laurent Fisher

ITRGames a donc réaliser une interview du Directeur marketing de Nintendo France monsieur Laurent Fisher. Voici ce qu’il en ressort:

ITRGames : Quels sont les premiers constats que vous pouvez établir du lancement de votre nouvelle console portable DS en Europe et en France ?

Laurent Fischer : Nous savions avant le lancement qu’il y avait une forte attente sur le marché pour notre produit, de la part des distributeurs et surtout de celle des consommateurs. Tous les signaux étaient au vert, mais il fallait les convertir. Et je crois que c’est ce qui s’est passé … Non seulement la console est un succès avec, je le rappelle, plus de 600 000 unités vendues en Europe en quelques jours, mais les jeux se vendent très bien aussi, avec 6 jeux Nintendo DS classés dans le top 50 GFK, parmi lesquels Mario 64 DS, qui tire son épingle du jeu, mais aussi par exemple Rayman DS et Asphalt GT d’Ubisoft, ou encore Sim’s Urbz d’EA.

Y’avait-il tout de même quelques inquiétudes avant le lancement en France de la DS et, si oui, de quelle nature ?

Laurent Fischer : Nous étions assez sereins puisque les lancements américains et japonais s’étaient très bien passés. Cela dit, il était possible de craindre qu’il y ait de la part des joueurs et du grand public un manque de perception et de compréhension des principes révolutionnaires proposés par la DS, qui vont au delà des attentes exprimées par les joueurs. La DS c’est une solution à un problème global ressenti plus vivement au Japon: un déficit d’innovations au profit de jeux de plus en plus beaux mais aussi de plus en plus complexes, nécessitant de la part des joueurs un investissement en temps colossal. Nous avions besoin de faire évoluer les frontières du jeu vidéo. Nous sommes en effet à la croisée des chemins. Le “toujours plus de réalisme” est légitime quand il s’agit de simulations sportives mais la croissance de l’industrie ne pourra pas se faire uniquement avec ce type de jeux toujours plus réalistes, et aura besoin d’être alimentée aussi par une offre de jeux plus simples, et plus innovants. Il est dans un retour net au gameplay intuitif et à l’interactivité. Voilà pourquoi la DS s’est donné pour but de faire éprouver aux joueurs de tous horizons, core gamers comme débutants complets, un plaisir instantané. Qui plus est un plaisir démultiplié: en solitaire ou en multijoueurs sans fil !

Le lancement réussi de la DS a-t-il fait de l’ombre à la GBA SP ?

Laurent Fischer : Pas du tout, elle continue à se vendre très bien, y compris les différentes séries spéciales sorties depuis 2004. Suite au repositionnement prix en fin d’année dernière, dont vous vous étiez fait l’écho, ce sont pas moins de 770 000 unités qui ont été écoulées en France en 2004. Le Game Boy Advance SP devient la meilleure proposition pour les 6-12 ans.

Sociologiquement, y-a-il une évolution de votre “public-type” ?

Laurent Fischer : Aujourd’hui l’âge moyen de nos consommateurs tourne autour des 22 ans et ça monte lentement et sûrement (en partie à cause de la génération qui est née avec une gameboy dans les mains ou avec une Super-Nes sur le téléviseur). Nous touchons aussi bien des enfants que des quadras ! Quant à la répartition hommes/femmes elle évolue également: nous sommes passés d’environ 8% de femmes à utiliser la console de salon à 15%, côté consoles portables les femmes représentent désormais 30 à 35% des gamers. En ce qui concerne Nintendo, notre public est nettement plus diversifié que certains voudraient le faire croire: nos machines plaisent à tous les âges de la vie, et aussi bien à des technophiles et des core gamers, qu’à monsieur et madame-tout-le-monde !

Avez-vous analysé les facteurs déclenchants d’achat de la DS ? Sont-ils très différents de ceux de la GBA et de la GBA SP ?

Laurent Fischer : Dans nos études consommateurs, il apparaît nettement que la présence d’un écran tactile est nettement plus importante finalement que celle de deux écrans, même si ce dernier point s’avère très appréciable et apprécié. L’écran tactile a tout de suite cristallisé l’intérêt des core gamers et suscité la curiosité de tous les autres types de joueurs grâce à sa simplicité d’utilisation et l’intuitivité du gameplay qu’il propose. Mais dans les critères de séduction, la présence du mode multijoueurs sans fil et avec un seul jeu prend chaque semaine de plus en plus d’importance!

Revenons aux jeux proprement dit. Lesquels cartonnent, lesquels décoivent ?

Laurent Fischer : Mario a évidemment fait un carton en se classant immédiatement dans le Top 5 GFK, et ce dans tous les réseaux ! Derrière on retrouve Wario Ware, lui aussi couronné de succès, de même que les titres Asphalt et Rayman DS d’UbiSoft. Nous avons même été agréablement surpris par les ventes de titres exclusifs et vraiment originaux, tels que Project Rub ou Polarium. Je pense que ces derniers ont du potentiel sur le long terme, car nous comptons beaucoup sur le bouche-à-oreille autour de ces titres qui le méritent vraiment !

Parlez-nous de Zelda sur DS …

Laurent Fischer : Il n’y a pas d’informations sur ce sujet mais il est certain que l’idée de développer une nouvelle version de Zelda sur DS est forcément très séduisante.
En attendant, permettez-moi de vous dire qu’on attend quelques poids lourds dans les prochains mois. Ils ont pour nom Mario Kart – dont vous avez pu avoir une démonstration lors du lancement européen de la DS -, mais aussi et surtout Nintendogs attendu pour le 21 avril au Japon, qui va être vraiment l’évènement du printemps et dont nous pensons qu’il pourrait lui aussi grimper tout en haut des charts. Comptez aussi sur Yoshi Touch and Go (pour le 6 mai), un jeu qui utilise à fond les capacités de la console (double écran, mode 2 joueurs avec une seule carte et alertes Pictochat dans le jeu). Et sans oublier PACPIX fin mai, un jeu d’une richesse incroyable qui refond complètement l’univers bien connu de Pacman.

Après l’annonce du report de la PSP, respirez-vous un peu ? Et que pensez-vous des ambitions de la Gizmondo ?

Laurent Fischer : Nous n’avons jamais pris en considération le lancement de la PSP dans notre stratégie. Nous pensons que la DS et la PSP sont fondamentalement différentes. La PSP ne s’envisage pas d’ailleurs pleinement comme une console de jeu, contrairement à la DS dont c’est la raison d’être. Ils s’appuient sur la notion de convergence multimédia, qui a nos yeux est un fantasme d’industriel.
S’agissant de la Gizmondo, il n’y a rien à en dire aujourd’hui. Notre seul souci est d’offrir des expériences de jeux radicalement innovantes, et de disposer, sans rupture, de quantités toujours plus importantes de DS pour satisfaire notre demande.

Au Japon, commencent à sortir des versions spéciales de la DS, dans des coloris différents. Est-ce prévu à terme ici ?

Laurent Fischer : Effectivement la DS a connu 4 variantes de couleurs ces dernières semaines au Japon et même une version Pepsi ! (en partenariat marketing avec la marque de sodas). Il est probable qu’avant la fin de l’année nous annoncions des choses en la matière, mais c’est prématuré pour l’heure…

Interview réalisée par l’agence ITRMedia.

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