Sakura Wars, So Long My Love – Test sur Nintendo Wii

Depuis le premier épisode, paru en 1996, la saga Sakura Taisen enthousiasme les joueurs japonais. Pendant quatorze longues années, leurs comparses européens et nord-américains n’ont pu que rêver de l’éventuelle arrivée d’un opus de la série sur leurs territoires. Aujourd’hui, c’est désormais chose faite et c’est à NIS America qu’on le doit.
La franchise la plus prestigieuse des studios japonais RED Entertainment est enfin là ! Avec un seul titre, certes, mais elle est là et bien là !

Sakura Wars : So Long, My Love est la version occidentale du jeu Sakura Taisen 5, sorti en 2005 sur PlayStation 2 au pays du Soleil Levant.
RPG d’aventures, le jeu, disponible uniquement sur la Wii de Nintendo en France (une version PS2 est sortie aux Etats-Unis), alterne les phases de jeu tactique et les séquences de dating sim (simulation de drague) qui caractérisent la série.

Ces quatorze années d’attente pour voir un premier jeu Sakura Taisen débarquer en France ont-elles valu le coup ? C’est ce que nous allons vous dire dès maintenant !

Scénario

Tokyo, 1928.
Shinjiro Taiga n’est autre que le neveu de Ichiro Ogami, héros des volets précédents de la franchise Sakura Taisen. Jeune promu de l’école militaire et lieutenant de marine, le jeune homme est envoyé à New York pour rejoindre la Star Division et sa faction de guerriers luttant contre les forces démoniaques qui sèment la terreur dans les rues de Big Apple version steampunk.
Ce groupe de combattants, mené par Mr. Sunnyside, qui se fait appeler New York Combat Revue, se compose essentiellement de charmantes jeunes filles qui contrôlent, à l’aide de leur énergie spirituelle, des méchas (les STARs) et qui, le soir venu, sont les vedettes d’une comédie musicale au Little Lip Theater.

C’est alors que s’apprête à ressusciter un seigneur de guerre japonais, que Shinjiro va devoir apprendre à connaître ses partenaires féminines afin de mener au mieux sa lutte contre le Mal.

Gameplay

Le gameplay de Sakura Wars : So Long, My Love se divise en deux parties bien distinctes et se voit parfaitement résumé par cette phrase de présentation du jeu : Draguez vos guerrières et développez vos techniques de combat selon leur affection.

L’histoire, découpée en 8 chapitres, fait la part belle à la séduction comme les opus précédents de la franchise. De la réussite des interactions entre les personnages se décidera la fin des différents chapitres et la conclusion de l’aventure.
Shinjiro, fraichement arrivé dans la Star Division de New York, se doit de gagner la confiance, la sympathie et l’affection de ses partenaires féminines. Dès lors, son quotidien va être parsemé de services rendus en tout genre et de longues conversations. La majeure partie de celles-ci se déroulent sur fond d’images fixes, où quelques éléments du décor peuvent cependant frémir. Le jeu fait intervenir le système Live & Interactive Picture System (LIPS pour faire court), qui permet au joueur d’influencer le cours de l’histoire selon ses réponses. Plus simplement, le héros, qui multiplie les phases de socialisation, se doit de cerner au mieux ses interlocuteurs afin de leur répondre de la manière la plus appropriée. La décision doit se prendre rapidement car le temps imparti est limité et assez court. Selon la réponse donnée ou l’action effectuée (le tout avec Nunchuk et WiiMote), une musique retentit, indiquant la réaction de l’interlocuteur. Une réaction positive consolidera la relation des deux protagonistes et renforcera leurs compétences lors des phases de combat, alors qu’une réaction négative compliquera la suite de l’histoire.

Les pérégrinations du héros, dans cette partie Aventure, sont bien souvent imposées même s’il lui arrive, parfois, d’avoir droit à un peu de liberté comme dans un RPG plus traditionnel.
Chaque petite séquence fait avancer l’horloge de 5 minutes. Aussi vaut-il mieux ne pas perdre de temps et ce, même si l’envie ne manquera pas, à l’aide du curseur aux icônes contextuelles, d’inspecter plus en profondeur certains points précis de l’image comme le décolleté des jeunes filles…

Venons-en maintenant aux combats, qui viennent boucler chaque chapitre, et plairont, on en est sûr, aux amateurs de RPG tactique.
Comme vous l’aurez compris, de la qualité des relations entre Shinjiro et ses équipières dépendra le déroulement et l’issue de la bagarre.

Dans leur lutte contre les représentants du Mal, les six héros disposent de mechas (qu’on appellera iciSTARs) aux spécificités uniques. Cette fois, et contrairement aux phases de dating sim, le joueur peut contrôler l’ensemble des STARs : celui de Shinjiro mais également ceux de ses cinq équipières.
Les affrontements se déroulent dans des arènes en 3D et peuvent se transporter dans les airs, où les mechas se transforment en redoutables vaisseaux spatiaux.

Le système de combat se base sur une seule et unique jauge, qui se vide à chaque action et selon les déplacements, libres, des personnages. Il est donc indispensable de bien réfléchir avant d’engager le moindre mouvement. Le panel d’actions possibles est on ne peut plus large : attaques, défenses, protection d’autrui, soins, attaques combinées, appels à l’aide, coups spéciaux, …
Pour aider le joueur dans sa tâche, le gameplay lui fournit toutes les indications et statistiques nécessaires pour venir à bout des méchants (nombre d’ennemis ciblés, nombre de coups pour tuer les adversaires, …).

La richesse et la profondeur des relations nouées par Shinjiro avec ses co-équipières influencent singulièrement les capacités de chacun/chacune lors des combats. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que le point final de l’aventure dépendra tout autant de la jeune fille de laquelle le héros s’est le plus rapproché.

Jouabilité

Sakura Wars : So Long, My Love nous offre un gameplay léché et bien pensé, facile à prendre en main, tant pour les novices que pour les amateurs du genre, que ce soit dans les phases Aventure ou Combat. Mais comme la perfection n’existe pas, voyons donc quels aspects du jeu peuvent poser quelques petits soucis.

En premier lieu, la WiiMote et le Nunchuk ne sont pas les manettes les plus appropriées pour évoluer dans l’univers de Shinjiro et les possibilités de leur combinaison sont complètement inexploitées. Le jeu étant, rappelons-le, la déclinaison de Sakura Taisen 5 développé pour PS2, les développeurs ne se sont sans doute pas trop penchés sur les problèmes de manette lors de l’adaptation pour la Wii. Nous vous conseillons donc vivement d’opter pour un pad classique, qui facilite notamment les phases de jeu utilisant LIPS.
Aussi réjouissant et sympathique que soit ce système, on regrette que le temps imparti pour apporter des réponses ou prendre des décisions réfléchies soit souvent bien trop court. Dur dur de cerner la psychologie de l’interlocuteur et de faire le bon choix, la bonne manipulation, avec la pression du chronomètre…

N’hésitez évidemment pas à accepter la proposition de sauvegarde dès que le système vous le proposera car, bien qu’un accès à des mini-sauvegardes soit disponible, vous reprendrez toujours la partie, au démarrage de la console, au dernier gros point de sauvegarde.

Enfin, on vous rappellera qu’une bonne maitrise de la langue de Shakespeare est nécessaire pour jouer puisque celle-ci, seule disponible sur le jeu, s’accompagne d’une absence de sous-titres.

Graphismes

Sakura Wars : So Long My Love se destine en particulier aux amateurs de mangas et d’animation japonaise. Les graphismes et le character-design, qui offrent un vrai décalage avec les jeux actuels et un excellent rendu manga, en sont la meilleure preuve. Cependant, il faut également mettre en lumière le déjà grand âge du jeu.
Déclinaison du titre sorti sur PS2 en 2005, le jeu est doté d’une réalisation 3D, lors des combats, largement dépassée par les technologies du moment. On note ainsi régulièrement des ralentissements, des flous plutôt inesthétiques ainsi que des temps d’accès au disque relativement longs.
Ceci étant, la Wii étant loin de demander la même qualité, la même finesse d’animation et de graphismes que les consoles de salon de Sony et Microsoft, tout ceci reste d’une qualité fort convenable et donne un côté kitschissime au jeu.

La partie Aventure où le héros, Shinjiro, converse longuement avec les autres personnages, se base sur des images fixes, agrémentées de jolis artworks et de quelques effets d’animation sympathiques du décor.

Sons

Premier jeu de la série Sakura Taisen à sortir en Europe et en Amérique du Nord, Sakura Wars : So Long, My Love est également le premier à bénéficier d’un doublage anglais. Celui-ci se révèle de facture très correcte même si on ne peut s’empêcher de regretter l’absence de pistes française et japonaise. A noter que la version PS2, sortie uniquement aux Etats-Unis, propose, elle, les voix originales.

La bande-son ne s’avère guère homogène, alternant des thèmes soporifiques et répétitifs à des partitions très sympas, notamment lors des combats de fin de chapitres.
La grande faiblesse concerne le Little Lip Theater, quartier général des héroïnes, où celles-ci se transforment en vedettes de music-hall le soir venu. On aurait vraiment aimé que celles-ci soient plus travaillées et davantage mises en valeur, tant leur potentiel était grand.

Durée de vie

Selon que vous opterez pour une ou plusieurs visions de l’aventure de Sakura Wars : So Long, My Love, la durée de vie du jeu passera de correcte à excellente. En effet, tout va dépendre de la replay value accordée au jeu puisque 6 fins différentes sont disponibles.

Les huit chapitres de l’histoire se bouclent en une bonne vingtaine d’heures. A vous de décider, ensuite, si la séquence finale, avec la jeune fille de laquelle votre personnage, Shinjiro, se sera le plus rapproché, vous convient, vous suffit, ou si votre curiosité vous pousse à reprendre le jeu depuis le départ, en faisant des choix différents.

L’expérience peut également se prolonger via les nombreux bonus débloqués en fin de partie, les mini-jeux, le quizz et la collecte de photos du cameratron.

Conclusion

Près de quinze années après la sortie du premier jeu de la série, Sakura Taisen est enfin arrivé dans nos magasins européens. L’attente valait-elle le coup ? Assurément si l’on est amateur de japanimation, de mangas et de garçon faisant tout pour plaire aux jolies jeunes filles qui l’entourent. Jolies filles qui se révèlent être l’attrait principal du jeu mais qui rendent le pauvre héros bien trop malléable et peu intéressant.
Sakura Wars : So Long, My Love est un RPG d’aventures peu ordinaire qui plaira particulièrement à un public féminin, pas forcément amateur des jeux de rôle plus traditionnels, grâce à son gameplay original et parfaitement rôdé.

Note : 16/20

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